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Le golf virtuel, un rêve bien réel

Le golf nage en plein rêve depuis la crise sanitaire. Son nombre de pratiquants dans le monde atteint des records, sa pratique se féminise, ses pratiquants rajeunissent, tandis que les principales marques de golf enregistrent des bénéfices historiques. Si le golf séduit autant aujourd’hui, c’est que son image a changé. Certes boostée par la crise du Covid en remplissant par essence les exigences de plein air et de distanciation sociale, sa popularité actuelle doit beaucoup à l’émergence du golf indoor et ses simulateurs ultra-réalistes, qui ont permis de capter les attentes des nouvelles générations connectées et de faire du golf un sport résolument ancré dans son temps.

Renaissance 2.0

Depuis leur commercialisation au début des années 2000, les simulateurs ont connu un succès phénoménal et ont permis à des millions de golfeurs de (re)découvrir les joies du golf. Aux États-Unis, le nombre de joueurs hors parcours – regroupant les golfeurs jouant uniquement sur simulateurs et sur driving ranges – dépasse depuis 2022 le nombre de ceux jouant uniquement sur parcours: 15,5 millions de joueurs hors parcours contre 13,2 millions sur parcours (12,4 millions pratiquant les deux) pour un total record de 41,1 millions de golfeurs, selon la NGF.

Simulateur de golf
Golf indoor équipé de simulateurs Bravo à Ulsan en Corée du Sud, où l’engouement pour le golf sur écran bat son plein. Photo Bravo

Au-delà de ces chiffres historiques, c’est le profil de ces nouveaux joueurs qui interpelle. Alors que l’âge moyen sur parcours se situe à 46 ans, il chute à 31 ans pour la pratique hors parcours. Le pourcentage de femme et de joueurs issus de minorités bondissent quant à eux respectivement à 41% et 40%, au lieu des 28% et 22% observés sur parcours. Autant de nouveaux joueurs qui pourraient se laisser séduire par un 9 ou 18 trous.

De fait, les simulateurs sont devenus la porte d’entrée privilégiée du golf sur parcours. Pour l’année 2023, la NGF recense 2/3 des nouveaux venus sur parcours aux États-Unis comme ayant pratiqué au préalable une forme de golf hors parcours. De même, en Corée du Sud, l’exposition des jeunes générations aux simulateurs est à l’origine d’une explosion du nombre de golfeurs dans le pays, qui a doublé depuis 10 ans. Avec près de 6,000 golfs indoor répartis sur son territoire, c’est plus de 200,000 personnes par jour qui viennent jouer et perfectionner leur golf.

Golfer en ville

À l’heure où près de la moitié de l’humanité vit en ville, et que ce nombre devrait atteindre 68% à l’horizon 2050, le golf sur simulateur s’accorde parfaitement au rythme effréné de la vie citadine. À rebours d’une pratique traditionnelle du golf chronophage, éloignée des zones urbaines et coûteuse, le golf virtuel permet de jouer facilement après le travail, pour un green-fee dérisoire comparé à ceux pratiqués dans les golfs, et d’avaler 18 trous en moins d’une heure.

Golf instagrammable
Devenu instagrammable, le golf profite de sa popularité grandissante sur les réseaux sociaux pour séduire les plus jeunes.

C’est en s’adaptant aux nouveaux modes de vie que le golf se développe. Pour cela il est nécessaire qu’il continue de se réinventer et de séduire les joueurs de demain. À l’heure où le sport est de plus en plus connecté et que la gamification est reine dans l’industrie du sport, le simulateur prend toute sa place pour maintenir le golf parmi les sports les plus attractifs du monde.

Selon Straits Research, le marché mondial des simulateurs de golf était évalué à 1,4 milliard de dollars en 2022 et devrait atteindre 3,2 milliards de dollars d’ici 2031, soit une croissance annuelle de 9,2%. Une perspective de croissance dont n’importe quel sport rêverait.